HENRI PIRENNE
Historien
Henri Pirenne vit le jour à Verviers, le 23 décembre 1862, comme fils d’un industriel de cette ville. Il fit ses études à l’Université de Liège, où Godefroid Kurth et Paul Frédericq l’initièrent au métier d’historien. Il y obtint le grade de docteur en philosophie et lettres (6 juillet 1883). Il compléta sa formation par des séjours d’études à Leipzig et à Berlin, et ultérieurement à Paris.
Il n’avait pas tout à fait 23 ans lorsqu’il fut nommé chargé de cours à l’Université de Liège. L’année suivante, il passait à Gand avec le rang de professeur extraordinaire et il enseigna à l’Université de cette ville jusqu’en 1929, lorsqu’il fut admis à l’éméritat.
L’enseignement confié à Pirenne se rapportait exclusivement au Moyen Age. Ses recherches personnelles avaient trait en majeure partie à la même période. Parmi les sujets d’histoire générale auxquels il s’intéressa particulièrement, il faut mettre hors de pair : le problème des origines urbaines et celui de la décadence du monde occidental au haut Moyen Age.
Dans le domaine de l’histoire nationale, l’ouvrage de base de Pirenne est son «Histoire de Belgique », parue en sept volumes, de 1899 à 1932. Eu égard aux exigences de la science contemporaine, on conçoit difficilement qu’à l’avenir un savant réussisse encore à mettre sur pied, à lui seul, une synthèse de l’histoire d’un pays, conçu sur une aussi vaste échelle et d’un niveau scientifique aussi élevé. Pirenne excellait en effet dans toutes les étapes du travail de l’historien, depuis l’érudition la plus aride jusqu’aux vastes synthèses.
L’«Histoire de Belgique», son œuvre capitale, en particulier dans les deux premiers tomes, est basée non seulement sur la littérature du sujet, mais encore sur un examen approfondi des sources. Avant Pirenne, à bien des points de vue, surtout en ce qui concerne l’histoire économique et sociale, cette étude directe du document avait été bien insuffisante. Grâce à sa merveilleuse intuition, Pirenne sut faire porter son choix sur ses sources qui devaient apparaître par après comme fondamentales.
D’après H. Van Werveke (Bulletin de la Commission Royale d’Histoire).
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