ERASME ET SON TEMPS

1429+ ErasmusAprès la chute de Constantinople (1453), qui marque la fin de l’Empire romain d’Orient, un mouvement d’intérêt intellectuel naîtra en Italie grâce à l’enseignement de la langue grecque à l’intervention des savants byzantins, réfugiés dans ce pays.
Ce mouvement, qu’on appellera plus tard la Renaissance, atteindra les Pays-Bas à l’initiative de quelques humanistes d’une culture universelle et en particulier à ERASME, (né à Rotterdam en 1467 ou 1469- mort à Bâle, en 1536), l’un des savants et hommes de lettres les plus prodigieux du XVIe siècle.
L’imprimerie, invention toute récente, fera connaître ses œuvres dans toute l’Europe cultivée, qui s’exprimait à l’époque dans la langue universelle par excellence: le latin. Erasme consacra toute sa vie à expliquer, traduire, commenter les écrivains et philosophes de l’antiquité grecque et romaine ainsi que les Ecritures.
Il fut lié à la vie politique en qualité de conseiller privé de l’Empereur Charles-Quint, de familier de Marguerite d’Autriche et de Marie de Hongrie, gouvernantes des Pays-Bas ; il connut le roi d’Angleterre Henri VIII et François 1er l’invita plusieurs fois à sa cour.
Ses œuvres les plus célèbres sont L’Eloge de la folie, les Colloques et les Adages.
Il fut un pacifiste convaincu et préconisa l’union des peuples de l’Europe. Sa célébrité fut européenne. Il n’y eut point de savant qui ne se réclamât de lui et de ses travaux. Son influence sur l’attitude tolérante de Charles-Quint, au début de la Réforme, est évidente mais sa sagesse et ses conseils de modération et de conciliation ne furent plus écoutés dès que les passions politiques et religieuses s’emparèrent de ses contemporains.
Mais, au début du XVIe siècle, l’Europe semble encore promise à un âge d’or du fait que la paix paraît garantie pour de nombreuses années entre l’Empereur d’Allemagne, le roi de France et le roi d’Angleterre.
Grâce au répit laissé par les armes, les lettres et les arts vont connaître un merveilleux rayonnement. En 1516, paraît à Louvain, chez l’imprimeur Thierry Martens, l’ouvrage prophétique «Utopie », presque entièrement composé aux Pays-Bas par Thomas More, alors en mission diplomatique pour le compte de Henri VII, roi d’Angleterre.
Thomas More était étroitement lié avec Erasme et avec Pierre Gilles, homme très savant, jurisconsulte, poète latin et secrétaire de la ville d’Anvers.
L’amitié entre ces trois humanistes est faite d’estime réciproque, de ferveur intellectuelle pour les grandes œuvres de l’esprit de tous les temps, d’un idéal de paix et de concorde entre les peuples.
C’est Erasme qui eut l’idée de faire peindre, par Quentin Metzijs, un double portrait, le représentant en face de son ami Pierre Gilles. Dans une lettre du 30 mai 1517, adressée à Thomas More, Erasme lui explique son projet ; « Pierre Gilles et moi, nous nous faisons peindre sur le même panneau nous te l’enverrons sous peu, en guise de cadeau ».
Lorsqu’il envoie le portrait, le 8 septembre 1517, il écrit : « je t’envoie les portraits, afin que nous soyons toujours près de toi, même lorsque la mort nous aura anéantis ». Thomas More, né a Londres en 1748, fut décapité en 1535. Il fut grand chancelier d’Angleterre sous le règne du roi Henri VIII. Sa fidélité à l’église romaine irrita le souverain qui avait abjuré le catholicisme. Henri VIII le fit condamner à mort.
Parmi les nombreuses œuvres de cet homme éminent, il faut surtout retenir l’Utopie qui a été traduite dans toutes les langues modernes. Cette violente satire contre l’abus des puissants, déclare que tous maux des humains proviennent de la propriété privée.
Il existe de nombreux portraits de l’homme d’Etat, peints notamment par le célèbre peintre allemand Hans HOLBEIN (Augsbourg 1497 – Londres 1543).
C’est grâce à une recommandation d’Erasme que Holbein fut accueilli par Thomas More. Il devint, plus tard, le peintre favori de Henri VIII.

L’ELOGE DE LA FOLIE
Composé par Erasme, en 1509, chez son ami Thomas More, en une huitaine de jours. C’est un des pamphlets les plus caustiques et les plus ironiques qui soient. Il fut édité 45 fois en moins de 25 ans.
Au cours d’un séjour à Bâle, Erasme rencontre, pour la première fois, Hans Holbein qui n’a alors que 17 ans. En 1515, Frobben, le grand imprimeur suisse, publie une nouvelle édition de l’Eloge de la Folie. L’exemplaire de Myconius, humaniste et poète, lauréat de l’Empereur Maximilien, sera à la demande de celui-ci, orné par une suite de 76 illustrations qui révèlent l’étonnant talent de ce jeune artiste dont la verve, la fantaisie et la précision réaliste souligneront habilement les intentions d’Erasme. Myconius nous apprend que l’artiste mit 10 jours à les dessiner.

LA MAISON D’ERASME
Cette maison capitulaire, aujourd’hui musée, située rue du Chapitre 31 à Anderlecht, dans l’agglomération bruxelloise, fut construite en 1515, Erasme y demeura, sauf un bref séjour à Bruges, du 30 mai au 28 octobre 1521. Il y écrivit entre autres, 22 lettres dans lesquelles il dit sa joie de vivre «à la campagne » et que sa santé y est devenue meilleure car s’il n’avait pas quitté «les puantes fumées des villes », il serait déjà mort !
Depuis 1932, cette belle maison en briques espagnoles, est devenue musée communal, consacré è Erasme, à l’humanisme, à la Renaissance et à l’histoire locale.

1427+ Erasmus

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