LE SURREALISME
RENE MAGRITTE et PAUL DELVAUX
La Mémoire – 1948 La Ville inquiète – 1941

1565 surréalismeLes deux timbres représentent deux tableaux d’artistes belges de renommée mondiale: René Magritte, né en 1898 à Lessines et décédé à Bruxelles en 1967, et Paul Delvaux, né en 1897 à Antheit près de Huy. L’art qu’ils exercent relève du Surréalisme.
Le premier se range parmi les surréalistes orthodoxes; le second qui n’a jamais adhéré au mouvement crée ses propres œuvres sans se soucier des multiples dogmes qu’adoptent les surréalistes dans les domaines de la politique, de la religion, de la morale et de la société.
Leur art à tous deux rejette toute intrusion ou contrôle de la raison et de la logique; il extériorise la libre fonction de l’esprit humain, affranchi de tous préjugés et de toutes traditions. Il s’abandonne entièrement aux mystères de l’imagination et du rêve, jusqu’à l’absurde. Les surréalistes sont des «rêveurs éveillés» qui fixent intuitivement et objectivement les images de leur subconscient, sans s’interroger sur leur sens.
Dans «La mémoire», René Magritte réunit des objets hétéroclites : un grelot, une feuille et une tête de plâtre sur un mur, tandis qu’un rideau rouge cache en partie un ciel printanier au-dessus de la mer. L’ensemble est reproduit avec minutie et parfaitement équilibré en une harmonie subtile de couleurs. Cependant – ici nous rencontrons le mystère – les tempes de la tête portent une grande tache de sang qui confère brusquement un sens dramatique à une vision d’un calme serein. Il s’est produit quelque chose d’insolite, que jamais nous ne découvrirons.
L’artiste ne nous montrera pas la voie, tandis que le titre de la toile, sans rapport avec le sujet, ne nous aidera pas davantage. Nous acceptons l’œuvre comme un poème de couleurs et de formes, dont le tréfonds mystérieux ne nous sera jamais dévoilé. L’énigme n’en demeure pas moins plus captivante. A la question «que représente cette toile ?», Magritte répondait imperturbablement «moi-même».
1565+ surréalismePar contre, il y a à l’origine de la «Ville inquiète» de Paul Delvaux un événement tragique effectivement vécu, notamment la panique qui s’est emparée de la population, lors de l’invasion de notre pays en mai 1940, par les Allemands. L’artiste connut aussi les affres de cet exode lamentable. Mais quelle vision a-t-il conservé de cet événement ? Point l’image fidèle de fuite éperdue, mais un indescriptible cauchemar d’angoisse, d’affolement, de terreur, de désespoir et de fatalité. La tragédie se situe en dehors du temps et de l’espace, comme emportée vers une autre planète. Tout se passe dans un rêve hallucinant où la foule, tels des figurants nus sortis d’une tragédie grecque, court et erre affolée, sous un ciel lourd des fumées et des flammes d’une ville antique en feu. Et au centre de cette tragédie classique, conçue comme une toile de Poussin ou d’Ingres, «l’homme de la rue», avec son melon et son complet de confection, se traîne désemparé, myope et pitoyable vers la mort sans rime ni raison.
L’artiste lui, médite dans un coin, tel un philosophe des Temps Antiques, sur l’absurdité de toute cette agitation créée par une humanité aux prises avec une folie collective.
Les trois superbes figures féminines, représentées sur le timbre, appartiennent à un groupe de huit jeunes filles qui s’avancent en cortège. Elles expriment en quelque sorte toute la souffrance, la réprobation et la résignation du drame, par l’expression de leur visage et par le regard pathétique de leurs yeux écarquillés.
«La ville Inquiète» est considérée à juste titre comme le chef-d’œuvre de Paul Delvaux et comme l’une des toiles les plus expressives créées en Belgique dans le style surréaliste.

Attention !
Pour tout renseignement concernant la PHILATÉLIE, il vous sera toujours répondu si vous vous adressez à PHILAGODU,
soit par mail (cliquez sur "
contacts"), soit par fax au 02/503 38 11
Pour toute question portant sur les thèmes culturels abordés dans ce site, nous vous invitons à contacter les organismes directement concernés.